2021, une année de peu…

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« Année de foin, année de rien. »

Connaissez vous ce dicton ?

Il y a fort à parier que l’on puisse trouver une formule contradictoire, permettant aux croyances populaires d’exprimer quelque vérité non vérifiée…

Les témoignages concordent, qu’ils soient ceux d’amateurs ou de pros, en monocultures quasi-industrielles ou en permaculture, cette année les vergers donnent moins. Les médias reprennent avec une certaine récurrence le sujet depuis les fortes gelées du début avril se recopiant avec plus ou moins de scrupules avec l’assurance de donner de la visibilité à leurs écrans publicitaires… sans donner d’explications vraiment intéressantes pour les amateurs passionnés d’arboriculture.

Nous transcrivons ici une conversation interne de membres du Conseil d’Administration de notre association qui propose un éclairage particulier. 

De la part de Cécile, présidente d’honneur de Vergers de Lozère, aux membres du CA :

Bonsoir à vous,La récolte de pommes était prometteuse à la Baume, nous avions réussi à éviter les gels tardifs, la grêle etc. La floraison a été magnifique et cet été les branches croulaient sous les fruits. Mais en deux semaines, tout est par terre. Idem pour mes deux pommiers au Mazel. Plusieurs personnes me disent avoir constaté la même chose dans leur verger. Que se passe-t-il ? Il me semble qu’il y a beaucoup de carpocapse. En tous cas, il ne restera pas un fruit en octobre. C’est déprimant. Vos observations, votre avis ?Cordialement,

Cécile Reynes-Bridgens

Réponse De Jacky, coprésident de Vergers de Lozère

Bonjour Cécile, bonjour à tous,
Cette année, comme sans doute chaque année future, les conditions météorologiques ont été particulières. Une fin d’hiver doux a contribué à une précocité des floraisons des arbres fruitiers alors que les gelées, comme chaque année, étaient au rendez-vous fin avril et ont donné les conséquences que l’on sait sur l’ensemble des fruits à noyaux, avec quelques exceptions pour certaines variétés de prunes. Après un début d’été plutôt froid et pluvieux les végétaux ont bien poussé et ont apprécié ces conditions climatiques. Ils ont moins apprécié des nuits froides en août (les écarts de températures nuit/jour entrainant de l’évaporation) et du vent journalier qui a très vite accentué cette évaporation et asséché les sols.Les pommiers s’étaient couverts de fruits qui s’étaient correctement développés et qui demandaient un apport important de sève élaborée dépendant directement de la sève brute puisée dans l’humidité du sol. Cette sève brute venant à manquer l’arbre réagit en coupant ses courants de sève en direction des fruits, comme il le fait à l’automne en direction des feuilles, ce qui les fera tomber au sol.
J’ai moi aussi remarqué que cette année a également été favorable à la prolifération des carpocapses qui, après avoir consommé du fruit, concentrent leur activité sur la consommation des pépins, ce qui entraîne également la chute des fruits, puisque les larves ont besoin de se retrouver au sol pour faire leurs chrysalides qui donneront des papillons au printemps prochain.
Il est donc fortement conseillé de ramasser les fruits tombés, d’en faire des compotes s’ils sont récupérables et de les supprimer s’il le faut pour éviter le prolifération des bestioles et des maladies cryptogamiques genre moniliose.
Voilà mon avis ! N’hésitez pas à donner le votre.
Amitiés.

Jacky

Contribution de Yannick, administrateur de Vergers de Lozère

Bonjour à tous et toutes.
Je partage le constat fait par Jacky et Cécile. mes pommiers et poiriers avaient échappé au gel et la floraison fut magnifique. Courant juillet, avec les pluies successives, les fruits grossissaient bien. De retour chez moi fin août, je constate que malgré le paillage, les arbres ont un peu souffert du manque d’eau. Cependant, le paillage a permis qu’ils gardent tous leurs fruits. Les branches sont chargées.
Le Pelatan que nous avions vu lors de votre visite est chargé de fruits, mais à y regarder de plus près, ils sont tous « habités » : le carpocapse a colonisé tous les fruits. Après examen minutieux des autres fruitiers, il en est de même partout. Tous les fruits sont colonisés sans exception.

Yannick

Petit plus d’Alexandre, administrateur de Vergers de Lozère, pépiniériste.

Hello tout le monde et merci Jacky pour cette analyse détaillée.
Oui, année de foin année de rien !
2 caisses de pommes grand maximum et habitées juste de quoi faire un peu de compote…
A bientôt.

Alexandre

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