En cette fin septembre 2024, une joyeuse équipée s’est rendue à Castanet dans le but de fournir à notre pomologue de la matière pour avancer sur l’identification des variétés présentes sur le verger.
Ce n’est pas une opération aussi simple qu’elle peut paraître de prime abord. Il s’agit de prélever quelques exemplaires sur chaque pommier. Quoi de plus simple ?
Idéalement, il faudrait pouvoir cueillir les fruits à un stade proche de la maturité, les conserver et revenir sur l’observation au fur et à mesure de l’évolution et de la garde. Cela signifie qu’il faudrait pouvoir se rendre plusieurs fois sur place, si possible un peu plus tard en saison, pour les pommes qui se cueillent en automne.
La principale difficulté réside dans le fait que toutes les variétés n’atteignent le degré optimal au même moment… Et il faut pouvoir passer avant la maraude !
Tous les pommiers n’ont pas fructifié cette année. Certains sont sujets à l’alternance, sur d’autres, les pommes ne sont pas restées accrochées à l’arbre lors du précédent épisode cévenol. Le verger a été inondé lors de la récente crue de l’Altier. L’eau est montée jusqu’aux charpentières de certains arbres. Impossible de se fier aux fruits tombés, il faudra cueillir au lieu de ramasser. L’échalas prêté par Didier Folcher sera bien utile.
L’identification pomologique n’est pas une science exacte. C’est une discipline qui requiert de la patience. Il faudra un certain temps pour s’assurer de la véracité des indications notées sur le plan qui nous a été transmis. Il ne s’agit pas de mettre en doute la qualité du travail réalisé par les personnes qui ont implanté ce beau projet, mais dans le cadre d’un verger de sauvegarde, il convient de s’assurer de la conformité des variétés en présence. A plusieurs stades des confusions ont pu s’immiscer.
Quelques exemples :
Un sujet semble être reparti sous le point de greffe. Les pommes ne seront pas conformes au nom de variété renseignée.Malgré un sérieux indubitable, des erreurs peuvent avoir eu lieu au moment de la greffe chez le pépiniériste, voire lors de l’étiquetage.
Les scions peuvent avoir été intervertis lors de la plantation.
Méthodologie
Les rangs sont distingués par trois lettres (A, B et C).
Les pommiers sont numérotés sur chaque rang, en comptant les manquants.
Les pommes sont conditionnées dans des sachets en papier, immédiatement numérotés et fermés avec un lien pour éviter les risques de mélange.
Notre pomologue ne sera pas influencée par le nom supposé lors de l’identification. Dans ses observations, elle tiendra compte de la date de cueillette précoce, en particulier pour les critères de coloration de l’épiderme.
Résultat et bonne nouvelle
Cette année huit variétés obtiennent un indice de confiance fort. Aucun greffon ne sera prélevé sur les autres arbres en attente de confirmation. Ce travail pourrait se poursuive sur plusieurs années.
Et cerise sur le gâteau (ou la tarte aux pommes) : l’une des variétés référencées qui nous échappait pour laquelle nous n’avions pas de greffons disponibles se trouve dans le verger de Castanet. Il s’agit de la ‘Gaoûte Rouge‘.